Article sur le film Pulp Fiction.
Film génial, palme d'or bien méritée et tout. Quand je le regarde, c'est mon film préféré.
Il contient cependant une toute petite, mais indubitable incohérence scénaristique — et je ne vais parler que de ça aujourd'hui. En comparant cette minuscule contradiction à l'immense qualité de ce film, on se dit que ce ne peut qu'être fait exprès, je pense qu'il ne peut s'agir que d'une petite marque délibérement placée par Tarantino sur son chef d'œuvre, comme la petite imperfection qu'on trouve dans chaque diamant pur. Etrangement, assez peu semblent l'avoir remarqué… Si vous l'avez remarqué, merci de me le faire savoir, surtout si vous avez une autre théorie ou explication.
Vous ne me croyez pas ? normal. En voici donc la preuve irréfutable (il vous suffit d'un enregistrement du film) :
Juste après le générique, Vince (John Travolta) et son copain Jules (Samuel L. Jackson) rendent visite à une petite bande de jeunes afin de récuperer une certaine malette au contenu extrêmement précieux. La scène se termine en fusillade juste après que Jules ait récité son passage favori de la bible. Jusque là tout va bien, apparement.
Hop, avance rapide maintenant. Jusqu'un peu plus loin que la moitié du film, le passage titré "L'affaire Bonnie (the Bonnie situation)". Tarantino revient à cette même scène, mais cette fois, le point de vue est différent et nous fait découvrir qu'il y avait un autre jeune, caché dans les toilettes avec un gros flingue. On entend à nouveau Jules réciter sa tirade. Juste après que lui et Vince aient fait leur carton, le nouveau jeune protagoniste sort des toilettes et vide son chargeur sur les méchants bandits qui viennent d'abattre froidement son copain. Malheureusement pour lui, il les rate. Enfin, selon Jules il s'agit d'un miracle, et il a peut-être pas tort parcequ'on nous montre bien ces impacts de balles sur le mur lorsque Jules et Vince regardent attentivement après, ils étaient en plein sur la trajectoire des projectiles. Stop! retour en arrière… juste avant que le jeune sorte des toilettes et tire, au moment où Jules et Vince font leur massacre :
Tiens, les impacts de balles sont déjà sur le mur avant les coups de feu.
Un effet précéde sa cause ? Ca contredit la théorie d'Einstein ça… Ca dure quand même pas longtemps. Une fraction de seconde. Un tout petit plan. Comme une image subliminale. Eventuellement, on pourrait se dire, ben c'est la scripte qui s'est planté et ils ont pas fait gaffe au montage. Enfin c'est quand même dur à croire, en plus rien n'obligeait Tarantino à mettre ce plan d'une demi-seconde là. A ce moment absolument crucial où le "miracle" a lieu. Et c'est pas fini. Revenons au début du film, à la scène dont j'ai parlé plus haut : Mais oui, mais oui, les impacts étaient déjà là sur ce mur… comme s'ils avaient toujours été là.
C'est fait exprès par Tarantino. Ca ne fait aucun doute. Il se demande sans doute combien de personnes vont remarquer… Et surtout ça permet d'éviter l'explication miraculeuse de Jules. On peut imaginer des trucs compliqués, par exemple : peut-être que le flingue du jeune était chargé à blanc (y'en a qui ont pas vraiment pas de chance dans la vie…), et que par un hasard étrangement louche, il y a toujours eu ces impacts de balles au mur (l'ancien proprio de l'appart aussi avait de bien mauvaises fréquentations) à l'endroit exact où le jeune aurait pu les faire si son flingue avait été chargé avec de vraies balles. Il est amusant de constater que cette explication pleine de coïncidences (mais peut-être bien la seule rationnelle) est presque plus dure à croire qu'un vrai miracle, au moins dans un film…
Enfin, quelle que soit l'explication qu'on choisisse, comme le dit Jules, l'important n'est pas le miracle en lui-même. Que Dieu ait changé le coca en pepsi ou l'inverse… ce qui compte c'est qu'il ait senti le doigt de Dieu se pointer sur lui.
You funny guy, Quentin…
Bonjour, je signale juste une incohérence dans cette même scéne. Juluss tue le petit malfrat aprés sa tirade biblique, il vide son chargeur (la culasse part en arriere, on le voit bien). La scéne d'aprés où l'on voit le pauvre type dans sa salle de bain avec le revolver reprends donc bien là ou ils en étaient, le malfrat abbatu et le chargeur de Jullus vidé -> on ne voit pas l'individu recharger son pistolet entre le moment ou il butte le petit malfrat et le moment où ils se font agresser par l'idiot au pistolet : c'est immédiatement aprés s'être fait tirer dessus par l'idiot que Juluss et Vega tirent un dékluge de balles sur ce type, or normalement Juluss aurait du être à court de munitions.
Je pense ne pas me tromper?
Je penses que les pseudos fautes de raccord, tout comme certaines scènes tournées à l'ancienne (le taxi que prend Bruce Willis) sont des clin d'oeil aux productions dont il s'inspire. Trantino est un amoureux des films des années 70-80 et n'hésite pas à s'en imprégner pour ce film bourré de références !
On peut aussi avoir une autre petite explication capillotractée, mais je me lance :
- La scène précédente (avant la coupure) on voit Jules et Vincent tirer sur le pauvre bougre assis à sa table, de mémoire on ne voit plus le mur à l'arrière avant que le trublion ne sorte des WC … se pourrait-il que Vincent Vega soit un mauvais tireur ? ou qu'il ait volontairement tiré quelques balles vers le mur alors que Jules était concentré sur sa cible ?
Je vous l'avais dit c'est très tiré par les cheveux mais ça peut être drôle, et ça expliquerait aussi sa maladresse dans la voiture quelques minutes plus tard !
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